Prendre le thé, c’est avant tout une occasion de s'arrêter. Un moment dans lequel la rencontre, le plaisir et le partage priment avant tout. L’esprit du lieu ajoute à chaque fois une saveur toute particulière à l'aventure. Ces carnets veulent inciter au plaisir de la découverte et de l’amitié.

dimanche 25 septembre 2011

Vivre à l'heure africaine, sans pression

Pour conclure notre voyage, nous avons pris le thé à Kribi, au bord de l'Atlantique. Histoire de se vivifier. Par contre, on ne pouvait prévoir que la Mort allait croiser notre chemin.


Notre voyage au Cameroun a été plein de rebondissements. À travers toutes nos aventures, la fatigue a finit par drainer toutes nos énergies. Nous avons décidé de passer les derniers jours avec un repos bien mérité sur le bord de l'océan. Au programme : thé, plage, siestes. Tout ce qu'il faut pour recharger les batteries. 


On se dirige vers Kribi, une petite ville balnéaire reconnu pour son côté particulièrement paisible et vivifiant. Tout ce qu'il faut pour relever notre dernier défi: vivre à l'heure africaine. 





C'était sans prévoir que l'Afrique nous réservait son ultime surprise: la Mort allait croiser notre chemin. 




Vivre à l'heure africaine, mais pas toujours à l'heure. C'est aussi ça l'Afrique.

Notre autobus surchargée - seulement dans les trois premières rangées incluant celle du conducteur, on était 18 personnes  - a heurté une bonbonne de gaz propane à 90 à l'heure. La bonbonne s'est logée sous le réservoir d'essence. Dieu merci, la mort nous a épargné. 



Je vais conclure mon récit avec cette blague que Sobajo m'a raconté quelques minutes après l'accident - histoire de relativiser les événements.


C'est l'histoire de 3 personnes qui voyagent en avion au-dessus de l'Atlantique. Dans l'avion, on retrouve un Américain, un Européen et un Africain. L'avion a des soucis techniques et finit par s'écraser au milieu de l'océan. Résultat: aucun survivant. 

Nos trois comparses se retrouvent dans l'anti-chambre de l'enfer. Le Diable, dans un élan de générosité, offre à chacun la chance d'effectuer un dernier appel avant de passer l'éternité dans le charcol de l'enfer. 

La mort sous pression


L'Américain prend le combiné et appelle sa famille, leur explique qu'il est mort mais que cela ne l'empêchera pas de les aimer pour l'éternité. Après une minute, il raccroche. Le Diable lui signale que son appel lui a coûté dix millions de dollars. Aie ! Le Diable, en bon homme d'affaires, avait son système Interact; l'Américain a débité la somme de son compte-épargne et hop, en enfer! 

Au tour de notre Européen. Il est nerveux, il vient de voir combien cela a coûté à l'Américain ; il n'a pas tant de moyens. Il parle rapidement à sa famille, 45 secondes, clac! fin de l'appel. Le Diable lui facture 1 millions de $. Il gratte les fonds de tiroirs, et hop! le voilà enfourné pour l'éternité. 

Notre troisième comparse, l'Africain, prend le combiné, visiblement tourmenté de commettre un geste qu'il sait pertinemment ne pas avoir les moyens d'assumer. Il appelle sa famille... mais hélas la famille africaine est grande. Il prend des nouvelles du Papa, de la Maman, des frères, des soeurs, des petits. Résultats: il s'est écoulé 45 minutes avant qu'il puisse terminer son appel. Plus nerveux que jamais, se demandant combien d'éternité devra-t-il passer en enfer pour payer sa dette, il interroge le diable: 

-Voilà, j'ai terminé. Dites-moi, c'est combien? 
-Et le diable de répondre: ah... pour vous... 0,10$ fera l'affaire, d'ici à l'Afrique, c'est un appel local.

mardi 13 septembre 2011

Manger cru ou prêt-à-emporter pour lion

Nous poursuivons notre voyage au Cameroun avec la visite de l'Extrême-Nord. N'écoutant que notre courage, nous avons affronté la chaleur pour vivre l'expérience d'un safari. Toutefois, notre aventure a pris une tournure innatendue. Nous avons failli finir en prêt-à-emporter pour lion.

Le Cameroun est un grand pays dans lequel on retrouve pratiquement toute la diversité des climats de l'Afrique. Après avoir quitté la région tropicale du centre, nous nous sommes dirigé vers le Nord puis l'Extrême-Nord. Le Nord, le pays de la chaleur. En saison sèche, la température peut facilement atteindre 48 degrés celcius. Heureusement pour nous, c'était la fin de l'hiver. On a donc bénéficié d'une fraiche température de 30 degrés...
L'hébergement au Parc national de Waza

Notre destination finale au nord était le Parc National de Waza, classé réserve mondiale de la biosphère par l'Unesco mais surtout, endroit réputé par excellence pour réaliser le safari. Pour atteindre Waza, il faut d'abord se rendre à Maroua, une grande ville en plein développement. Capitale culturelle et paradis de l'artisanat, nous avons profité de cet ultime arrêt pour prendre le thé. Au menu: thé saveur étiquette jaune, omelette et pain. Il s'agit d'une sensation étrange de prendre le thé et de ne pas discerner la différence de température l'air ambiant et l'eau.   


L'idée de réaliser un safari, c'est de voir les animaux dans leur habitat naturel. D'avoir la sensation d'entrer chez eux. Et le summun de l'expérience, c'est de voir le roi des animaux: le Lion.

Ah, ce cher lion. Il s'agit de l'animal emblématique du Cameroun. Il symbolise la force. Il est le roi de la savane. Tous se souviendront du roi-lion et des joies de la vie dans la savane africaine. Avant d'aller plus loin, permettez-moi de faire un apparté pour rapporter quelques informations importantes que Disney a volontairement omis d'intégrer dans son film d'animation.

La nature a doté de lion de super-capacités inouis : une musculature hors du commun, des griffes capables de déchirer l'acier, une machoire pour rompre les os. Le lion est un animal paresseux, extraordinairement paresseux. Il sommeille le plus clair de son temps ; il peut passer une semaine sans manger ; il préfère attendre que ses proies s'approchent de lui plutôt que de les chasser. En fait, c'est comme si la nature l'avait doté de super-pouvoirs que pour lui permettre de survivre à sa formidable capacité de proscrastination. Il faut d'ailleurs préciser que le lion utilise ses super-pouvoirs que pour contraindre la lionne à chasser pour lui...

Maintenant qu'il est démontré que la procrastination féline ne fait que croire avec le poids de l'animal - quiconque a déjà eu un chat sait ce dont je parle ici - et que le lion est le plus gros représentant du règne félin, je peux poursuivre avec une deuxième caractéristique du lion: c'est tout de même un animal excessivement dangereux. Comme pour un chat qui regarde un pinson dans une cage - le lion regarde les touristes passer devant lui dans des petites jeeps. Il lui prend parfois l'envie de s'amuser avec le pinson...

Voici les règles de sécurité d'usage si l'envie vous prend de participer à un safari:
1) Il ne faut jamais sortir du véhicule;
2) Garder à l'esprit que tout animal sauvage peut s'avérer dangereux;
3) Ne pas s'écarter des pistes;
4) Si l'on a la malchance de voir le lion, c'est qu'il nous a déjà vu. Il ne reste plus qu'à fuir, à moins qu'il ait mangé récemment...


C'est alors que nos mésaventures ont débuté. Et que j'ai commencé à m'ennuyer de la tranquillité de ma tasse de thé. Je vous rapporte le dialogue:

-Wow, est-ce que c'est un troupeau de girafes qu'on aperçoit, là-bas, au loin?
-Absolument.
-Est-ce qu'on peut s'approcher? Elles sont vraiment très loin.
-Non, il n'y a pas de chemin.
-Allez, je suis certain qu'on peut trouver moyen de s'approcher.
-Ok!


Je suis bien d'accord. On est dans la merde!
La mauvaise idée. On sort du sentier. 2 minutes plus tard, on s'embourbe. Les quatre roues bien enfoncées. Merde. Il reste plus qu'à sortir de la voiture. Sobajo demande au chauffeur: avez-vous une pelle pour nous sortir de là? C'était oublier qu'on était en Afrique... 

On a du sortir de la voiture. Pousser de toutes nos forces, en vain. Les villageois sont venus nous aider. Après trois heures, on a fini par s'en sortir. Jamais, jamais, je ne me suis senti au désespéré qu'en ce moment-là.


 
La girafe n'avait plus le même goût.
Et le Lion, je ne l'ai pas vu. 
Heureusement.


Ah ce qu'ils sont bêtes, ces touristes!




mardi 6 septembre 2011

Aventures africaines - Thé, mariage et épices


Je vous invite à la lecture de mes aventures au Cameroun où j'ai eu la chance de passer trois semaines cet été. Le Cameroun, tous les camerounais vous le diront, c'est l'Afrique en miniature. Les trois prochains billets illustrerons la diversité et le contraste des endroits où j'ai pris le thé.


L'été a défilé à une vitesse folle, au point que les billets se sont fait rares, sinon inexistants. L'horaire a été pour le moins chargé. Une petite escapade de trois semaines en Afrique demande pas mal de préparation. Et un tel voyage n'est pas toujours de tout repos. Avant d'entrer dans le coeur de mon histoire, je vous fait part du pourquoi du comment afin que vous puissez mieux suivre mon récit. L'honneur m'a été fait d'être invité au mariage d'un ami très proche au Cameroun. Une chance que je ne pouvais refuser de saisir, d'autant que papa a accepté de m'accompagner dans ce périple au bout du monde. Suite au mariage, on a fait les touristes en parcourant presque entièrement le pays: la région du centre et la capitale Yaoundé, l'Ouest et sa partie anglophone, le Nord et enfin le littoral.


Je vais vous raconter cette rôdeuse d'histoire dans une série de trois billets qui se veulent autant d'anecdotes rocambolesques de voyage, avec bien entendu, quelques découvertes thé pour fil conducteur.

Pour pimenter le voyage, on m'a proposé quelques défis à relever. Je n'ai pas su tous les relever avec brio. Mais certaines tentatives ont laissés de mémorables souvenirs. Je tenterai de vous en tracer les fragments. Voici de quoi il s'agissait:

Les défis:
1) Participer à une danse traditionnelle au mariage;
2) Manger le plat le plus épicé que je trouverai;
3) Apprendre à aimer le café;
4) Voir le lion;
5) Vivre le moment présent - m'imprégner de l'heure africaine !;
6) Et bien sûr, prendre le thé.

Si vous êtes prêt, je vous convie à suivre cette série de billets.

Bonne lecture!

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Billet 1
Thé, mariage et épices


Le début de notre voyage a coïncidé avec le moment fort du mariage. Mon bon ami, que pour la circonstance je rebaptise Sobajo (mon ami, mon frère, version camerounaise), se mariait pour la troisième fois. Mais ne vous en faites pas, Sobajo n'est pas reconnu pour son caractère volage, au contraire, il s'agissait de son troisième mariage avec la même épouse! Disons seulement que le mariage africain, c'est quelque chose de compliqué.

Question mariage, je dois dire, les camerounais ne lésinent pas sur les moyens. Dans la vie, il y a quelques moments particulièrement marquants: on naît, on meurt - deux évènements où l'on n'est pas invité à la fête (ou c'est tout comme). Par contre, pour le mariage, c'est tout autre chose. C'est l'occasion de se rattraper. Sur ce, je suis bien d'accord, pour la célébration du mariage, il n'y a rien de trop beau. Mais rien ne m'avait préparé à aussi grandiose.

Évidemment, pour les mariés, le complet et la robe blanche sont de rigueur. Pour la famille, on avait prévu des habits agencés à chacun. Ensuite, il faut ajouter un trio de demoiselles et de garçons d'honneur, un cortège de voitures nolisées, une chorale, des scènes de liesse, et je ne suis encore qu'à la cérémonie religieuse. La soirée a été autrement plus chargée. Un talentueux maître de soirée, une longue ovation pour l'arrivée des mariés, mots d'honneur des papas, des parrains, de certains invités de marque (j'aurais du m'en douter...), présentation du banquet, alcool et nourritures à volonté (ce sont les mariés qui invitent), prestation d'artistes nationaux de renom (je croyais que c'était d'excellents imitateurs...), danses traditionnelles, découpage du gâteau, sabrer le champagne... bref la fête à durer intensément jusqu'à 7 heures au petit matin. Un mariage plus que réussi. 

Longue vie aux mariés!
Topo sur le défi #1: Évidemment, il aurait été inconvenant que je ne m'exécute pas à quelques pas de danse traditionnelle. Par contre, pour la préservation de mon amour-propre, je n'ai pas diffusé les frasques de mes exploits. Je laisse le soin à votre imagination débordante de faire le reste suite au visionnement ce vidéo. 



Parlons maintenant de thé. Mon premier matin a débuté avec ma première tasse de thé... Lipton. Un nouveau pan de la dégustation du thé que ce blog n'a pas pris l'habitude d'aborder. Cette première dégustation nous a fait voir une réalité du Sud qu'on connaissait pas. Bien que le Cameroun soit un grand producteur de thé - et l'exemple s'applique tout aussi bien au café - il est très difficile de retrouver sur le marché local les produits de qualité que le pays produit. Presque toute la production d'usine est directement expédiée en occident, de sorte que les nationaux doivent souvent se contenter de produits commerciaux de faible qualité. L'exemple du thé illustre bien cette réalité. Le contenu du sachet consiste en des résidus de feuilles issus de la production des usines. On pourrait facilement comparer au célèbre thé Salada.

Ndawara Highland Tea Estates


Idem pour le café, pour lequel le Nescafé moulu se retrouve sur la grande majorité des tables. Ce paradoxe est si marquant que sur ce site web camerounais qui vante le goût unique du café et du thé national, et bien la section sur les produits théiers est toujours en construction !

D'entrée de jeu, n'attendez-vous pas davantage de variété de dégustation. Topo sur le défi #6: tout le thé consommé durant mon voyage se résume à la saveur petite étiquette jaune.  Mais de grâce, n'arrêtez pas la lecture pour autant: les lieux et les circonstances dans lesquels j'ai pris les prochaines tasses ont apporté une saveur telle à la petite étiquette jaune qu'un dégustateur ne si retrouverait plus.


Le plat le plus piquant que j'ai trouvé


Avant de conclure le récit de mes premiers jours en sol africain, laissez-moi vous présenter le résultat du défi #2. Topo sur le défi #2: Pour manger épicé, j'ai mangé épicé. Par contre, cela a donné les résultats qu'il fallait prévoir sur mon système digestif inadapté: un joyeux séjour de trois jours sur le grabat.

Après avoir mangé le plat le plus piquant que j'ai trouvé :  3 jours sur le grabat












Voilà qui termine cette première partie de récit. Il nous reste deux défis à réaliser: voir le lion - le sujet de mon prochain billet - et vivre au rythme de l'heure africaine, qui sera l'objet du dernier billet.

À bientôt pour d'autres aventures


vendredi 26 août 2011

Un thé en altitude






Après une semaine complète de voyage sur la côte est américaine, notre quatuor composé de mouffette paresseuse, béluga bruyant, perruche précieuse et chauve-souris insécure décida de terminer en beauté ce périple avec un arrêt au Mont Washington. L'idée de rendre ce blogue un peu plus international et de prendre le thé sur le plus haut sommet de l'est de l'Amérique du nord surgit en pleine ascension.

Comme nous n'étions pas préparé à cette éventualité nous avons procédé avec simplicité. Après une ascension vertigineuse et pour le moins escarpée, l'expression la tête dans les nuages pris tout son sens. Un gros morceau de robot à notre conducteur qui nous mena à bon port à la monté comme à la descente sur une route inclinée à 12%.


À la manière des pionniers qui ont exploré le sommet au cours des décennies nous avons utilisé un produit d'une simplicité et d'une efficacité redoutable même dans les plus difficiles circonstances: le thé en poche ! Une intéressante sélection nous était proposée au snack bar, tant et si bien que nous avons tous opté pour une sorte différente. L'infusion même fut des plus facile grâce à la fontaine d'eau bouillante.


Il ne restait qu'à gravir les quelques pieds séparant le chalet du point le plus haut situé à 6 288 pieds d'altitude. Armés de nos gobelets et appareils photo, nous marchâmes vers la borne, qui était déjà prise d'assaut par les visiteurs. Dans cet environnement brumeux et frais, environs 11°C, le breuvage chaud fit son effet et nous permit d'attendre notre tour pour la prise de photo. Du panorama nous ne vîmes pas grand chose, mais nous pûmes apprécier les nuages qui enveloppaient le sommet.


La descente nous permis toutefois de contempler le paysage. En quelques arrêts photos nous immortalisâmes la beauté des montagnes et redescendîmes sans accrochage grâce à la mécanique impec de notre voiture de location et au savoir faire de notre chauffeur.

Pour les braves qui ont gravi le Mont Washington, les souvenirs sont nombreux pour marquer leur exploit, mais peu peuvent se vanter d'y avoir pris le thé.


dimanche 17 avril 2011

Une expérience Zen






Prendre le thé dans un restaurant n'apparait pas à prime abord une expérience très inusitée. Cependant, lorsqu'il s'agit d'un restaurant de fine cuisine asiatique qui ne prépare que des mets exclusivement végétariens, avouez que cela pique un peu plus votre curiosité. Bienvenue au resto Zen!


C'est quatre amis qui se sont présentés à la porte de ce charmant endroit logé dans une petite maison de ville en plein coeur de Québec. En entrant, le calme et la sérénité des lieux nous frappent et attisent notre curiosité par rapport au menu qui nous sera proposé. Signe du destin ou simple hasard, la table que nous avions réservée se retrouve devant le grand mur des thés. Une grande sélection de saveurs et d'odeurs en persective! Notre choix final n'en sera que plus difficile à faire.

Pour le repas principal, nous optons pour la simplicité avec la sélection de menus du chef pour tout le monde! Nos papilles ont pu se délecter de multiples saveurs et même de boeuf...végétarien! Même notre végétarien endurci a trouvé le goût un peu trop ressemblant et n'a pas terminé sa portion. Peut-être un petit d'arrière-goût de souffrance qui ne passait pas? Toujours est-il que pour les carnivores que nous sommes, tout le repas s'est avéré un vrai régal malgré l'absence de viande.


Avec le déssert vient aussi le moment de choisir notre boisson. Le menu s'étalait devant nos yeux. Juché sur la plus haute tablette, presque comme un interdit, notre connaisseur remarqua la présence d'un thé à la réputation mythique: un Pu-Erh! Ne reculant devant rien, nos deux VRAIS hommes ont décidé de tenter l'expérience. Ce thé noir à l'origine résulte de la fermentation, et croyez-nous, l'odeur nous le rappelle bien. Le mur des thés et ses odeurs invitantes avaient bien tenu promesse, mais pas comme nous nous y attendions... En effet, le Pu-Erh est reconnu pour son odeur caractéristique de...pomme de route! De plus, la rumeur veut qu'il possède certaines vertues euphorisantes. Peut-être est-ce pour cela que la fin de la soirée fût ponctuée de fous rires et de situations cocasses...


Les filles, plus conservatrices, ont partagé un thé chaï à la vanille. De celui-ci émanait une odeur beaucoup plus appétissante et les deux amies s'en sont délectées. La soirée s'est ainsi terminée de belle façon sur une promesse de renouveller cette expérience, surtout que la maison offre la cérémonie du thé pratiquée comme en Asie ancestrale et que nous comptons bien y assister pour vous en faire vivre l'expérience sur cette page.


Rédaction: Isabelle Cyr et Mathieu Hébert

mercredi 23 mars 2011

Super-lune sur le Saguenay

Toutes les occasions sont bonnes pour se réunir. Lorsque nous avons appris que la lune était au plus proche de la terre en près de 20 ans, nous avons fait comme plusieurs: on est sorti et on a regardé le spectacle. "Super lune" était au rendez-vous. Presque le nom d'un super-héros.



Pour ce faire, on est retourné à un endroit que j'apprécie beaucoup pour le point de vue qu'il offre sur la ville, et qui a fait l'objet d'un billet cet hiver à -42 degré celcius.

Cette fois-ci la température était plus clémente. Et d'ailleurs nous avons rencontré plusieurs amis photographes.


Un spectacle qui en valait bien la peine.

Le choix du thé pour cette escapade: un wulong de type anxi tie guan yin.

lundi 14 mars 2011

L'hiver s'est brisé l'échine à St-Charles-de-Bourget

Qu'un seul mot: enfin!
Le printemps frappe enfin à nos portes. On peut bien aimer l'hiver, mais quand même...


Lorsque le soleil fait fondre la neige et que 4 petits degrés au-dessus de zéro suffit à nous faire croire qu'alors-là, il fait vraiment chaud, on peut dire enfin, que c'est le printemps.

C'est comme des écureuils dans tes pantalons: ça déclenche une impatience. Jamais fait? Moi non plus, mais je peux deviner.

Avant de relancer nos sorties dans une température plus clémente, on s'est payé une dernière sortie pour abuser de cet hiver qui en est à ses derniers soubresauts. Dernière tempête de neige. Pique-nique sous zéro. L'hiver s'est brisé l'échine à Saint-Charles-de-Bourget.




On s'est construit un mur pour nous abriter de la neige et puis nous avons préparer le dîner. La survie fait plutôt bien les choses: crevettes nordiques au sambal oelek, rôti de porc aux épices berbères et une bouilloire de thé anxi thi guan yin pour nous réchauffer.

Mouhahaha... fini l'hiver! (traduction libre)
On se revoit bientôt avec de nouvelles aventures.


mardi 1 février 2011

Chez Frigolo ou une visite du Village sur glace de Roberval

Seuls les mois d’hiver ont le secret de ce soleil radieux qui inondait samedi dernier  le Lac-St-Jean.  Étendue immaculée de glace et de neige, on voit à peine de l’autre côté tellement s’étire cette banquise.  Et comme la semaine dernière, le froid et janvier ne seront pas un prétexte suffisant pour nous empêcher de pointer le nez dehors! Destination: Le village sur glace de Roberval



Après 1h30 sur la route, Frigolo, rigolo pingouin et mascotte du village nous souhaite la bienvenue en son royaume. La sympathique mairesse du village, quant à elle, nous donne toutes les informations nécessaires afin de nous orienter dans sa communauté de 310 chaumières. La rue principale de ce village éphémère : une boucle de près d’un kilomètre pour laquelle la voirie a troqué la traditionnelle gratte et sa sableuse assortie pour la zamboni.


Tandis que certains chaussent lames à leur pied, d’autres préfèrent encore la stabilité des bottes à la vélocité des patins, hantés par quelque souvenir peu glorieux d’un gros bleu, résultat d’une expérience de patinage précédente…

Quelques kilomètres plus tard, le corps réchauffé par l’exercice, le nez rougit par l’air tonifiant du lac, c’est la pause. On se pose, là, juste là, devant tous, sur la place du village, en face de la mairie.  La technique est au point, le matériel l’est tout autant, avec en bonus pour cette escapade jeannoise, la seule et unique tarte aux bleuets du Lac-St-Jean… Le thé choisi, le Hojicha Shizuoka de chez Camélia Sinensis provient du Japon et son arôme fumée nous réchauffe à la manière d’un feu de camp.

La vue de cette joyeuse bande que nous sommes attire les regards, les enfants, et Frigolo!  Il revient à la charge et notre patineur de vitesse le saisi  pour un programme extra-court de patinage artistique. La mascotte dans les bras, notre rouquin patineur est fier de son coup, mais dépose rapidement la bête qui devait bien peser dans les 75 kg…  


Dans le cas de la mascotte, on se demande encore si l’intérêt n’était pas purement et simplement la tentation d’une délicieuse pointe du dessert aux petits fruits… Mais plus tard une femme vêtue de bleu s’avance, on s’attend à une réprimande. Prêts à ramasser nos pénates et à reprendre la route, nous attendons la douche froide. ''Bonjour, on vous regarde depuis tantôt et on voulait vous dire... On vous trouve géniaux! ''  de nous lancer madame la mairesse qui vient en personne nous faire part de son admiration ! 

Le cœur réchauffé par ces commentaires et le corps par le thé, on s’active de nouveau, pour quelques tours de piste supplémentaires, grisés par la bonne humeur, la beauté de l’endroit, le soleil radieux et la bonne compagnie.

Rédaction: Étienne Landry-Désy & Catherine Doucet.

mercredi 26 janvier 2011

Thé glacé

"Mon pays, ce n'est pas un pays, c'est l'hiver" disait Vigneault.

Réaliste, il a vu juste, une fois de plus. Son pays, MON pays, c’est en même temps l’émerveillement du printemps, la douceur complice de l’été, l’odeur chaleureuse de l’automne, la splendeur de l’hiver. Quatre saisons à vivre, quatre saisons à savourer, quatre saisons à apprécier…

Là-dessus, la splendeur de l’hiver et toute sa puissance, elle est aujourd’hui, elle est ici et maintenant. Cet hiver cru, sec, « frette ». -25°C au thermomètre, environ -45°C perçu sur la peau si on y enlève le soupçon de chaleur que vient insidieusement subtiliser le noroît. Dimanche, 20h, l’heure où le monde s’arrête, l’heure où on se blottit sur le canapé, sous la couette ou devant le foyer. L’heure où deux joyeux lurons, attirés par le mystère du froid, tentent une expérience hautement scientifique :

« Combien de temps faut-il pour geler en une glace un thé fraîchement infusé?!? »

Ledit thé s’est prêté au jeu sans trop rechigner. Habits de circonstances et frontale ont complété l’attirail habituel dans cette épopée nous menant au pied de la croix St-Anne, à Chicoutimi-Nord. Belvédère au point de vue imprenable sur Chicoutimi qui nous dévoile sa plus belle robe sous les étoiles, point le plus élevé (et sans doute le plus froid!) du secteur. Le site idéal pour cette pause surréelle.

Protégée du vent par le socle de granit du monument, l’eau a tôt fait de bouillir tandis que nous découvrons et apprécions les lieux. Quiétude et violence s’y côtoient agréablement, entre la poésie de ce centre-ville figé se déployant à l’est et la brutalité de la bourrasque qui dévale le Saguenay depuis l’ouest. 5 minutes de plus sont nécessaires à l’infusion du breuvage, et l’opération « congélation » débute…

Pendant que nous nous empressons de boire une tasse qui tiédit à vue d’œil, deux gobelets d’étain remplis de thé bouillant ornent la base de la croix. Exposés à la convection de cette fraîche soirée de janvier, ils ne mettront qu’une douzaine de minutes à chuter de plus de 110°C, passant du point d’ébullition à une masse gelée…

Et nous voilà hébétés, surpris par l’efficacité et la rapidité de notre procédé de congélation… On devait s’arrêter, avoir le temps de prendre le temps, attendre que ça gêle! Tant pis. Cette pause que nous attendions, réfugiés sous le vent, pendant que s’envolait la chaleur du thé, nous la prenons, peu importe.

Après tout, l’hiver n’est-il pas beaucoup mieux que l’été?!? Il est toujours possible d’ajouter un ou deux vêtements qui nous permettront d’affronter la froidure. Il est beaucoup plus difficile d’enlever des vêtements d’un corps nu lorsqu’on subit la moiteur estivale. Voilà pourquoi je préfère les extremums de janvier à ceux de juillet! Et je ne parle même pas des mouches…

Et pourtant, sommes-nous seuls à vouloir apprécier cette période où la nature repousse nos limites, nous approchant un peu plus du pôle? La voisine envie sa belle-sœur qui ne vit plus que pour son prochain voyage au Mexique - la chanceuse! - tandis que la radio enchaîne les succès « caliente » d’Enrique Iglesias, dans un déni total de ce qui fait de nous ce que nous sommes.

« Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver »

Le refus global de 1948 était cru, critique. De la société qui y est décrite aura émergé le Québec d’aujourd’hui, plus libre, plus grand, plus fort. Il demeure pourtant, enraciné au plus creux de notre âme collective, un autre refus global, social qui mine notre société comme un mal intemporel et qui lui n’a pas bougé d’un iota : L’HIVER. Sinistre. Imperturbable. Implacable. L’ennemi hostile, à abattre. Pourtant. Il était ici bien avant nous. Et réchauffement climatique ou pas, il fera encore -30°C le 23 janvier 2146.

Moi-même choqué par l’arrivée de la saison fraîche, nostalgique de l’hémisphère sud où je m’étais réfugié il y a un an, j’ai eu la chance de comprendre les burkinabés qui n’arriveront jamais à s’y faire… Il m’aura ainsi fallu quelques semaines pour me réapproprier l’hiver, réapprendre mon pays. Troquant tour à tour mes espadrilles pour des bottillons, puis des Sorel, remplaçant le veston BCBG par une doudoune dont la beauté est inversement proportionnelle à l’isolation thermique, j’annonce aujourd’hui que j’ai retrouvé mon hiver. Et je l’aime. Voilà.

Ce popsicle au thé (qui par ailleurs aurait tiré avantage d’un soupçon de sucre…), savouré couché dans la neige et le froid, emmitouflés sous les étoiles nous aura fait vivre l’hiver plutôt que le subir. Assumons notre nordicité, tels les scandinaves, faisons des nordiques de nous-mêmes et prenons le temps d’apprécier cette saison, certes la plus froide, mais aussi la plus belle…

« Mon refrain ce n’est pas un refrain, c’est rafale
Mon chemin ce n’est pas un chemin, c’est la neige
Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver »

mercredi 19 janvier 2011

Glögg au Village de la sécurité routière

Pour démarrer les activités 2011 de ce blog, voici le récit notre dernière sortie hivernale. Plusieurs copains souhaitaient depuis un petit moment participer à l'initiative-thé.

Quelques lurons en sortie.
Dans notre quête de repousser constamment les frontières de la Connaissance... des endroits les plus inusités en région, nous avons choisi d'aller "sentir" ce qui se passait au Village de la sécurité routière en hiver. Vous vous demander si le Village de la sécurité peut être considéré comme un endroit inusité ?

La réponse est claire : il n'y a qu'à y jeter un coup d'oeil à son côté kitsch par excellence, pour lequel la représentation d'un Saguenay-miniature risque un jour autant d’attirer les foules que la mini-Europe de Brussels. Et puis les mots nous manquent pour décrire le simulateur de collision et les souvenirs juvéniles, visiblement traumatisants, que chacun en conservait...

Poursuivons notre récit pour discuter de l'ambiance. Décembre, qui vient de se terminer, est avant tout une période de rencontres et de rassemblements. La tradition veut que l'on se regroupe en famille. Mais de nos jours la taille des familles n'est plus ce qu’elle était autrefois. À défaut d’avoir des dizaines de frères et de sœurs, nous nous regroupons avec nos frères et sœurs spirituels, que nous appelons La Troisième Famille.

Avec la Troisième (pour l'appeler par son petit nom), nous avons consacré un après-midi à patiner et visiter ce bucolique Village de la sécurité routière.

Malheur! La Troisième a un défaut: elle incite davantage aux vices. Pour l’occasion, nous avons fait une légère entorse à la Première Règle non-écrite du blog (qui ne le sera plus dès maintenant) : découvrir de nouveaux thés. Ainsi, plutôt que d'infuser notre thé dans de l'eau chaude, nous avons adapté la recette européenne du Glögg pour inclure au vin chaud une saveur complémentaire. Notre thé noir Golden Yunnan Imperial s'est retrouvé noyé dans un déluge d'alcool et d'épices aux saveurs festives: cannelle, orange, vanille. 


 

Merci à tous nos amis pour leur présence inconditionnelle.
C'est ce qui arrive lorsqu'on abuse du glögg!

Rédigé par David et Lana