Prendre le thé, c’est avant tout une occasion de s'arrêter. Un moment dans lequel la rencontre, le plaisir et le partage priment avant tout. L’esprit du lieu ajoute à chaque fois une saveur toute particulière à l'aventure. Ces carnets veulent inciter au plaisir de la découverte et de l’amitié.

mardi 6 septembre 2011

Aventures africaines - Thé, mariage et épices


Je vous invite à la lecture de mes aventures au Cameroun où j'ai eu la chance de passer trois semaines cet été. Le Cameroun, tous les camerounais vous le diront, c'est l'Afrique en miniature. Les trois prochains billets illustrerons la diversité et le contraste des endroits où j'ai pris le thé.


L'été a défilé à une vitesse folle, au point que les billets se sont fait rares, sinon inexistants. L'horaire a été pour le moins chargé. Une petite escapade de trois semaines en Afrique demande pas mal de préparation. Et un tel voyage n'est pas toujours de tout repos. Avant d'entrer dans le coeur de mon histoire, je vous fait part du pourquoi du comment afin que vous puissez mieux suivre mon récit. L'honneur m'a été fait d'être invité au mariage d'un ami très proche au Cameroun. Une chance que je ne pouvais refuser de saisir, d'autant que papa a accepté de m'accompagner dans ce périple au bout du monde. Suite au mariage, on a fait les touristes en parcourant presque entièrement le pays: la région du centre et la capitale Yaoundé, l'Ouest et sa partie anglophone, le Nord et enfin le littoral.


Je vais vous raconter cette rôdeuse d'histoire dans une série de trois billets qui se veulent autant d'anecdotes rocambolesques de voyage, avec bien entendu, quelques découvertes thé pour fil conducteur.

Pour pimenter le voyage, on m'a proposé quelques défis à relever. Je n'ai pas su tous les relever avec brio. Mais certaines tentatives ont laissés de mémorables souvenirs. Je tenterai de vous en tracer les fragments. Voici de quoi il s'agissait:

Les défis:
1) Participer à une danse traditionnelle au mariage;
2) Manger le plat le plus épicé que je trouverai;
3) Apprendre à aimer le café;
4) Voir le lion;
5) Vivre le moment présent - m'imprégner de l'heure africaine !;
6) Et bien sûr, prendre le thé.

Si vous êtes prêt, je vous convie à suivre cette série de billets.

Bonne lecture!

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Billet 1
Thé, mariage et épices


Le début de notre voyage a coïncidé avec le moment fort du mariage. Mon bon ami, que pour la circonstance je rebaptise Sobajo (mon ami, mon frère, version camerounaise), se mariait pour la troisième fois. Mais ne vous en faites pas, Sobajo n'est pas reconnu pour son caractère volage, au contraire, il s'agissait de son troisième mariage avec la même épouse! Disons seulement que le mariage africain, c'est quelque chose de compliqué.

Question mariage, je dois dire, les camerounais ne lésinent pas sur les moyens. Dans la vie, il y a quelques moments particulièrement marquants: on naît, on meurt - deux évènements où l'on n'est pas invité à la fête (ou c'est tout comme). Par contre, pour le mariage, c'est tout autre chose. C'est l'occasion de se rattraper. Sur ce, je suis bien d'accord, pour la célébration du mariage, il n'y a rien de trop beau. Mais rien ne m'avait préparé à aussi grandiose.

Évidemment, pour les mariés, le complet et la robe blanche sont de rigueur. Pour la famille, on avait prévu des habits agencés à chacun. Ensuite, il faut ajouter un trio de demoiselles et de garçons d'honneur, un cortège de voitures nolisées, une chorale, des scènes de liesse, et je ne suis encore qu'à la cérémonie religieuse. La soirée a été autrement plus chargée. Un talentueux maître de soirée, une longue ovation pour l'arrivée des mariés, mots d'honneur des papas, des parrains, de certains invités de marque (j'aurais du m'en douter...), présentation du banquet, alcool et nourritures à volonté (ce sont les mariés qui invitent), prestation d'artistes nationaux de renom (je croyais que c'était d'excellents imitateurs...), danses traditionnelles, découpage du gâteau, sabrer le champagne... bref la fête à durer intensément jusqu'à 7 heures au petit matin. Un mariage plus que réussi. 

Longue vie aux mariés!
Topo sur le défi #1: Évidemment, il aurait été inconvenant que je ne m'exécute pas à quelques pas de danse traditionnelle. Par contre, pour la préservation de mon amour-propre, je n'ai pas diffusé les frasques de mes exploits. Je laisse le soin à votre imagination débordante de faire le reste suite au visionnement ce vidéo. 



Parlons maintenant de thé. Mon premier matin a débuté avec ma première tasse de thé... Lipton. Un nouveau pan de la dégustation du thé que ce blog n'a pas pris l'habitude d'aborder. Cette première dégustation nous a fait voir une réalité du Sud qu'on connaissait pas. Bien que le Cameroun soit un grand producteur de thé - et l'exemple s'applique tout aussi bien au café - il est très difficile de retrouver sur le marché local les produits de qualité que le pays produit. Presque toute la production d'usine est directement expédiée en occident, de sorte que les nationaux doivent souvent se contenter de produits commerciaux de faible qualité. L'exemple du thé illustre bien cette réalité. Le contenu du sachet consiste en des résidus de feuilles issus de la production des usines. On pourrait facilement comparer au célèbre thé Salada.

Ndawara Highland Tea Estates


Idem pour le café, pour lequel le Nescafé moulu se retrouve sur la grande majorité des tables. Ce paradoxe est si marquant que sur ce site web camerounais qui vante le goût unique du café et du thé national, et bien la section sur les produits théiers est toujours en construction !

D'entrée de jeu, n'attendez-vous pas davantage de variété de dégustation. Topo sur le défi #6: tout le thé consommé durant mon voyage se résume à la saveur petite étiquette jaune.  Mais de grâce, n'arrêtez pas la lecture pour autant: les lieux et les circonstances dans lesquels j'ai pris les prochaines tasses ont apporté une saveur telle à la petite étiquette jaune qu'un dégustateur ne si retrouverait plus.


Le plat le plus piquant que j'ai trouvé


Avant de conclure le récit de mes premiers jours en sol africain, laissez-moi vous présenter le résultat du défi #2. Topo sur le défi #2: Pour manger épicé, j'ai mangé épicé. Par contre, cela a donné les résultats qu'il fallait prévoir sur mon système digestif inadapté: un joyeux séjour de trois jours sur le grabat.

Après avoir mangé le plat le plus piquant que j'ai trouvé :  3 jours sur le grabat












Voilà qui termine cette première partie de récit. Il nous reste deux défis à réaliser: voir le lion - le sujet de mon prochain billet - et vivre au rythme de l'heure africaine, qui sera l'objet du dernier billet.

À bientôt pour d'autres aventures


2 commentaires:

  1. Ah bah je savais pas que c'était en raison de mon défi que tu t'es retrouvé trois jours cloué à terre!

    Sinon, merci du partage!

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