Prendre le thé, c’est avant tout une occasion de s'arrêter. Un moment dans lequel la rencontre, le plaisir et le partage priment avant tout. L’esprit du lieu ajoute à chaque fois une saveur toute particulière à l'aventure. Ces carnets veulent inciter au plaisir de la découverte et de l’amitié.

dimanche 25 septembre 2011

Vivre à l'heure africaine, sans pression

Pour conclure notre voyage, nous avons pris le thé à Kribi, au bord de l'Atlantique. Histoire de se vivifier. Par contre, on ne pouvait prévoir que la Mort allait croiser notre chemin.


Notre voyage au Cameroun a été plein de rebondissements. À travers toutes nos aventures, la fatigue a finit par drainer toutes nos énergies. Nous avons décidé de passer les derniers jours avec un repos bien mérité sur le bord de l'océan. Au programme : thé, plage, siestes. Tout ce qu'il faut pour recharger les batteries. 


On se dirige vers Kribi, une petite ville balnéaire reconnu pour son côté particulièrement paisible et vivifiant. Tout ce qu'il faut pour relever notre dernier défi: vivre à l'heure africaine. 





C'était sans prévoir que l'Afrique nous réservait son ultime surprise: la Mort allait croiser notre chemin. 




Vivre à l'heure africaine, mais pas toujours à l'heure. C'est aussi ça l'Afrique.

Notre autobus surchargée - seulement dans les trois premières rangées incluant celle du conducteur, on était 18 personnes  - a heurté une bonbonne de gaz propane à 90 à l'heure. La bonbonne s'est logée sous le réservoir d'essence. Dieu merci, la mort nous a épargné. 



Je vais conclure mon récit avec cette blague que Sobajo m'a raconté quelques minutes après l'accident - histoire de relativiser les événements.


C'est l'histoire de 3 personnes qui voyagent en avion au-dessus de l'Atlantique. Dans l'avion, on retrouve un Américain, un Européen et un Africain. L'avion a des soucis techniques et finit par s'écraser au milieu de l'océan. Résultat: aucun survivant. 

Nos trois comparses se retrouvent dans l'anti-chambre de l'enfer. Le Diable, dans un élan de générosité, offre à chacun la chance d'effectuer un dernier appel avant de passer l'éternité dans le charcol de l'enfer. 

La mort sous pression


L'Américain prend le combiné et appelle sa famille, leur explique qu'il est mort mais que cela ne l'empêchera pas de les aimer pour l'éternité. Après une minute, il raccroche. Le Diable lui signale que son appel lui a coûté dix millions de dollars. Aie ! Le Diable, en bon homme d'affaires, avait son système Interact; l'Américain a débité la somme de son compte-épargne et hop, en enfer! 

Au tour de notre Européen. Il est nerveux, il vient de voir combien cela a coûté à l'Américain ; il n'a pas tant de moyens. Il parle rapidement à sa famille, 45 secondes, clac! fin de l'appel. Le Diable lui facture 1 millions de $. Il gratte les fonds de tiroirs, et hop! le voilà enfourné pour l'éternité. 

Notre troisième comparse, l'Africain, prend le combiné, visiblement tourmenté de commettre un geste qu'il sait pertinemment ne pas avoir les moyens d'assumer. Il appelle sa famille... mais hélas la famille africaine est grande. Il prend des nouvelles du Papa, de la Maman, des frères, des soeurs, des petits. Résultats: il s'est écoulé 45 minutes avant qu'il puisse terminer son appel. Plus nerveux que jamais, se demandant combien d'éternité devra-t-il passer en enfer pour payer sa dette, il interroge le diable: 

-Voilà, j'ai terminé. Dites-moi, c'est combien? 
-Et le diable de répondre: ah... pour vous... 0,10$ fera l'affaire, d'ici à l'Afrique, c'est un appel local.

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