Prendre le thé, c’est avant tout une occasion de s'arrêter. Un moment dans lequel la rencontre, le plaisir et le partage priment avant tout. L’esprit du lieu ajoute à chaque fois une saveur toute particulière à l'aventure. Ces carnets veulent inciter au plaisir de la découverte et de l’amitié.

vendredi 24 décembre 2010

Prendre le themps

- "Bonjour madame. Je vous invite à prendre un peu de temps et à partager le thé avec moi.
- Tu fais ça pour quoi?
- Juste parce que je trouve qu'on est un peu trop pressé et qu'on ne prend pas assez le temps de s'arrêter, surtout aujourd'hui.
- On a pas tous du temps à perdre.
- On a tous la même quantité de temps, c'est juste qu'on ne le prend pas tous de la même manière.
- Oui, mais visiblement on a pas tous des obligations.
- Vous êtes en vacances?
- Oui.
- Moi aussi, alors on peut prendre le thé ensemble, non?
- Je n'aime pas le thé.
- Ah!
- ...
- ..."


Je m'étais donné la mission d'inviter les gens à prendre une petite pause et de relaxer, un verre de thé à la main, au centre commercial, le jour avant Noël. Je me suis dit, c'est un jour de fête, je sors mon meilleur Gyokuro pour le partager!

Quelques uns étaient réticents, d'autres dubitatifs mais tous intrigués.

Seul avec les gens, ma petite table, ma théière Kyusu et mon petit thermos - mes amis photographes en mode furtifs - j'ai eu encore une fois la chance de pouvoir discuter avec des gens grâce au thé comme sujet d'approche. Et comme de raison, ça fonctionne toujours, mais jamais de la même manière, l'exemple du haut en témoigne.

Mais quoi qu'il en soit, j'ai eu l'opportunité de rencontrer des gens qui partageaient ma passion pour l'alimentation tandis que d'autres venaient de la belle région de Charlevoix. J'ai discuté avec eux de l'Acropole des Draveurs et de cuisine. Avec d'autres, j'ai parlé du changement de perception de la culture pour les gens et les besoins d'adaptation lors de changements impromptus dans une vie.

Il n'y a pas à dire, jamais je n'aurais pu partager tant d'information sans l'aide du thé.

Même si l'endroit était malgré tout un peu loufoque et bondé, l'expérience était tout à fait intéressante. Un centre commercial le 23 décembre pour y prendre le thé avec des inconnus; il y a tout de même de quoi être fier. Et puis, pas question de perdre les dernières infusions du Guykuro. Un dernier verre avec les amis avant de retrouver la famille pour Noël!

Joyeuses fêtes à vous également!

mardi 21 décembre 2010

Autour du T

La lettre T, ça fait penser à… thé, bien sûr! C’est la raison pour laquelle nous nous sommes retrouvés, en plein samedi matin, à prendre le thé dans les locaux de Radio-Canada à Chicoutimi avec Jean-François Coulombe, animateur de La fin de semaine est à 7 heures.


Chaque semaine, des invités sont regroupés autour de thématiques entourant une lettre de l’alphabet. Quoi de mieux, pour la lettre T, que d’inviter notre expert en thés, Jean-Benoît Fortin! David Jean l’a accompagné pour présenter le blog Thé et découvertes. Ils ont discutés des différentes sortes de thés, de la manière de le boire et ils ont été questionnés sur l’intérêt de faire un blog tel que le nôtre. Vous pouvez entendre l’intégralité de l’entrevue radiophonique ici.

Pour l’occasion, les participants ont bu un thé du Japon, le Kamairicha. Il a été choisi en raison de son court temps d’infusion (3 à 4 minutes) et de la basse température nécessaire de l’eau (85°C), ce qui facilitait la réalisation de la dégustation en studio.

Au cours de l’émission M. Coulombe a demandé à ses invités avec qui ils aimeraient prendre le thé. Certains invités et auditeurs souhaitaient prendre le thé avec un membre de la famille ou quelqu’un de célèbre. Pour ma part, j’aimerais bien prendre le thé avec Toshiaki Hamada, mon ancien professeur de clarinette, pour qu’il me parle, encore une fois, de son japon natal. Et vous, avec qui le prendriez-vous?

Finalement, merci à toute l’équipe de La fin de semaine est à 7 heures pour son accueil!

mercredi 8 décembre 2010

Bouli, une écharpe rouge et un sapin vert

Décembre. La frénésie des Fêtes commence à s'emparer de nous. Tout nous y force: campagne publicitaire, party de bureau, programmation télévisuelle, et j'en passe. Question de retrouver les sources de la magie, on a entrepris d'aller se cueillir un sapin, comme dans "le bon vieux temps".

En somme, plutôt que de fréquenter l'arrière-cour bitumée d'une grande surface, on a répondu à l'irrésistible appel du Père Noël, qui nous accueille pour la cause dans sa sapinière de Bégin

Le Père Noël nous accueille à Bégin

Mais gare à vous si vous pensez que le choix d'un sapin est facile et expéditif. Dans une sapinière, il y a beaucoup de candidats. Il faut faire un choix. Lequel aura la chance de trôner dans mon salon? Évidemment, nous avons entamé un long débat sur les caractéristiques du parfait sapin: pas trop maigrichon, pas trop long, tout de même majestueux, d'une coupe conique la plus naturelle possible. Finalement, le choix s'est fait tout naturellement.

Voici Bob le sapin, qui s'est présenté à nous. Tout enchanté par la rencontre: on l'a immédiatement coupé. 

Rencontre du troisième type avec Bob le sapin


Une infusion de thé nous a récompensé d'un tel exercice. Nous avons dégusté un thé vert wang zhong wang réserve spéciale. Ce thé vert s'agençait bien avec la température brumeuse, qui donnait l'agréable impression d'un séjour en montagne.  






Pendant que l'eau chauffait, on s'est fabriqué un Bouli le bonhomme de neige. On peut nous voir avec notre nouvel ami. Je sais, il n'a pas d'écharpe rouge...




Un tasse de thé avec notre ami Bouli

Nous ne pouvions pas terminer la sortie sans nous amuser un peu. En rafale, vous pouvez voir la scène de la mort de Bouli. On sent toute la tension dramatique de l'acte. 


Et la découverte du curling. Une théière encore chaude, sur la neige, adhérence zéro, voilà un nouveau sport national. 





Vous pouvez voir l'ensemble des photos ici

On apprécie particulièrement vos commentaires. N'hésitez pas à devenir membre de ce blog afin de recevoir nos nouveaux billets!

samedi 27 novembre 2010

La première neige, avec Jésus.

Il y a plusieurs premières neiges. La première que l'on voit tomber dans les Mont-Valins, la première neige fondante qui tombe délicatement en s'effaçant aussitôt et la première bordée, inattendue qui nous surprend au réveil. Elles sont toutes différentes, mais aucune n'a l'effet de la première bordée.

En se réveillant on ne sait pas ce qui se passe, mais une excitation nous habite déjà. Puis, en ouvrant les rideaux on se retrouve dans un nouveau pays, comme par magie. L'éclat de ce tapis blanc a même quelque chose de divin. Bref instant de méditation à propos de cette beauté.

Puis, c'est l'excitation qui reprend sa place, nous poussant à vouloir profiter le plus rapidement possible de cette première vraie neige. C'est à ce moment que le téléphone sonne. Nous prendrons le thé dans un endroit repéré précedemment.
À quelques mètres de la Pulperie, le lieu, qui surplombe l'arondissement Chicoutimi, est d'une blancheur immaculée. Vierge. Personne ne l'a encore visité, pas depuis la neige. Mais d'autres l'on marqué avant nous, comme vous pouvez voir sur la photo. C'est sur la roche marquée Jésus que nous avons, dans la plus grande précarité pris le thé.

Sept hommes, une femmes sur une seule roche, glissante de surcroît! On parie sur le nombre de personnes que peut supporter le monolithe, six courageux/ses y grimpent. Deux restent debout, le meilleur moyen de ne pas se geler le popotin. La vue est superbe, et le thé, comme à son habitude, sait nous réchauffer.
Un Chaï masala, blanc et latté comme la neige. Épicé, comme cette idée de se retrouver en hauteur.




mardi 9 novembre 2010

Escapade nordique à Chibougamau

L’amitié n’a pas de prix, même les cinq heures de route que j'ai passé dans la tempête pour me rendre à Chibougamau. Un trajet aussi long a ses avantages. 

On a amplement le temps de se convaincre :
  • Que le Québec, c’est vraiment grand, mais vraiment grand;
  • Que Chibougamau, c’est vraiment au milieu de nulle part;
  • Mais pourquoi vouloir vivre dans le c** du monde?

Me voilà donc arrivé au bout du monde avec ces questions existentielles qui me tracassent. Pour les résoudre, mon guide a débuté par me faire une visite de ville. Pour ceux qui n'ont jamais eu la chance d'aller aussi au Nord, voici quelques faits marquants de ce tour guidé :

D'abord, l’architecture des quartiers de maisons mobiles.
Parc de maisons mobiles
Ensuite, la parade annuelle des panaches de Chibougamau (ça fait vraiment très red-neck).
La parade des panaches de Chibougamau
Enfin, le cimetière protestant cri. Il s'agit certainement du cimetière le plus authentique que j’ai visité dans ma vie. On y ressent un accord profond avec l’essence de ce que devrait être un cimetière. 




Je ne pouvais aller à Chibougamau sans prendre le thé dans un endroit bizarre à souhait. Mon guide m’a expliqué l’importance des mines dans la fondation et le développement de la ville. Il m’a donc amené dans un haut-lieu historique de l’endroit : le Centre d’intérêt minier, attraction touristique maintenant fermée.

Le choix du thé : un thé du Labrador, de la coopérative d’Origina, de Girarville. Un choix judicieux.
Thé du Labrador

À mon grand étonnement, l’infusion s'est avérée d’une grande richesse gustative. On s’attend à un goût plus rustique, plus amer, surtout lorsque l'on déguste ce thé dans une mine désaffecté. Et pourtant il n’en est rien. Je conseille d'ailleurs vivement l’expérience.  

Entrée de la mine Bruneau
Prendre le thé, c’est formidable. Ça enlève littéralement les distances entre les gens. On peut nouer des amitiés le temps d’une tasse. J’en ai donc profité pour questionner mes « natives » afin d’essayer de comprendre pourquoi, mais pourquoi?


Je vous adapte une partie de la conversation.

-Comment c’est de grandir à Chibougamau?
-C'est assez extraordinaire. C’est certainement le plus bel endroit au monde. Pourquoi j'irais ailleurs?
-Mais qu’est ce qu’on y retrouve de plus?
-La fierté. Le sens qu’on existe, qu'on fait une différence. La communauté.

Gorgée de thé. Silence et profonde réflexion. Seconde infusion.

-Et puis, pour trouver un compagnon, comment fait-on?
-C'est pas toujours facile. Il faut trouver quelqu’un qui y croit, qui désire s'investir ici. Autrement, les relations à distance, je n’y crois pas trop.
-Qu’est ce qu’il y a différent dans la façon de voir les choses?
- Ici, la notion de distance n'existe pas. Il est banal de faire 100 km pour aller à un endroit. On est vraiment moins pressé.  

Chibougamau, j'y suis allé et j'y suis revenu. Comme tant d'autres, je n'ai été qu'un visiteur de transit. Je considère l'énigme toujours entière. Pour le moins, ça me donne une raison d'y retourner. 

Vous pouvez voir la suite des photos ici

lundi 1 novembre 2010

Gare au gorille!


Le soir du 29 octobre, nous nous sommes rassemblés avec l'idée de prendre le thé. Une troupe réduite, mais non moins motivée a pris d’assaut une destination un peu moins bucolique que la précédente, le skate parc du bassin.

Le lieu, sous la première neige, était déjà prometteur côté photo. Voilà qu'en plus, le techno de la gang se joignait à nous pour la dégustation, emportant avec lui quelques lampes d'éclairage colorées. Rampes graffitées sur fond de béton nous ont accueillies comme si y prendre le thé était chose commune. La scène dominée par l'église Sacré-Cœur avait quelque chose d’antithétique.

Comme si ce n'était pas assez original, le maître d'œuvre du projet se costuma en gorille. Oui, vous avez bien lu, en gorille! Le costume un peu trash, collait bien au décor. Seul inconvénient, le gorille en question ne pouvait boire avec son masque puisque qu’il n’y avait pas d’orifice tenant lieu de bouche.


Pour la dégustation de thé, nous avons choisi un thé un peu déguisé, histoire de rester dans le thème de l'Halloween. 'Amour menthe' de chez David's thea, une infusion qui a eu pour effet de réchauffer notre quatuor en cette frisquette soirée. Une heure trente de poses et de dégustation nous a presque mené au 30 octobre. Les pieds gelés, mais le cœur bien chaud, nous avons ramassé le tout, discutant des possibilités pour le prochain get together.

À suivre...
Rédigé par : Catherine

vendredi 29 octobre 2010

À la recherche de la première neige

Les Monts-Valin enneigés
Le projet de thé vient d'être lancé. Une idée un peu folle : prendre le thé dans des endroits inusités. Et surtout un objectif bien louable, soit se rencontrer plus fréquemment. Pour ce départ, notre première sortie a été au Pays de la Neige, sur les Monts-Valin. Prémisses de l'hiver, quelques semaines à l'avance.

Pour cette sortie, le choix du thé s'imposait: un thé blanc. Nous avons choisi la variété Bai Hao Yin Zhen.
Thé blanc Bai Hao Yin Zhen

Dimanche matin, l'équipe est de bonne humeur. Mitaines et foulards:  nous voilà partis à la quête de l'endroit parfait pour savourer notre première infusion. Devant nous, la montagne nous offre une vue à couper le souffle. Sa cime est d'une blancheur immaculée. La forêt, sur ses flancs, lutte encore dans son verdoiement à l'hiver qui s'installe, inévitablement.

Quelques minutes après notre départ, on arrive à une première halte, au Lac des Pères. Puis, avec l'altitude, ça n'a pas été long que la neige est devenue abondante. La première neige est toujours particulière. Celle-ci était d'une très jolie blancheur. Une neige collante. Parfaite pour faire des balles de neige. On ne  s'est pas gêné pour brasser les arbres...

La neige était belle et collante.
Nous voilà presque rendu à destination. Le pic de la Tête de Chien, ce sera notre objectif pour cette année.

À la cueillette des baies de "Geneviève"







  
Il faisait froid pour les doigts! Parole de forain!





Une fois en haut, notre saltimbanque s'est installé. Je crois qu'on a davantage rit de ses doigts gelés que de ses chansons...


Maintenant, l'essentiel, c'est-à-dire la cérémonie du thé. Il faut dire que nous n'avions pas prévu qu'il ferait aussi froid au sommet. Qui a dit qu'apprendre n'était pas douloureux? On est tout de même resté une bonne heure à résister au vent, le temps de deux bonnes infusions.

Le thé nous réchauffe agréablement.

Toute l'équipe autour du thé.
Une fois nos doigts vraiment très frigorifiés, nous avons entrepris la descente. Quelques mètres plus bas, déjà la température était devenue beaucoup plus clémente.  Par contre, la piste était franchement glissante. Il y a eu quelques dégringolades et même une chaussure perdue dans la boue.


On se prépare déjà à une prochaine sortie. Vous connaissez des lieux hors de l'ordinaire ? On est preneur.