Prendre le thé, c’est avant tout une occasion de s'arrêter. Un moment dans lequel la rencontre, le plaisir et le partage priment avant tout. L’esprit du lieu ajoute à chaque fois une saveur toute particulière à l'aventure. Ces carnets veulent inciter au plaisir de la découverte et de l’amitié.

mardi 9 novembre 2010

Escapade nordique à Chibougamau

L’amitié n’a pas de prix, même les cinq heures de route que j'ai passé dans la tempête pour me rendre à Chibougamau. Un trajet aussi long a ses avantages. 

On a amplement le temps de se convaincre :
  • Que le Québec, c’est vraiment grand, mais vraiment grand;
  • Que Chibougamau, c’est vraiment au milieu de nulle part;
  • Mais pourquoi vouloir vivre dans le c** du monde?

Me voilà donc arrivé au bout du monde avec ces questions existentielles qui me tracassent. Pour les résoudre, mon guide a débuté par me faire une visite de ville. Pour ceux qui n'ont jamais eu la chance d'aller aussi au Nord, voici quelques faits marquants de ce tour guidé :

D'abord, l’architecture des quartiers de maisons mobiles.
Parc de maisons mobiles
Ensuite, la parade annuelle des panaches de Chibougamau (ça fait vraiment très red-neck).
La parade des panaches de Chibougamau
Enfin, le cimetière protestant cri. Il s'agit certainement du cimetière le plus authentique que j’ai visité dans ma vie. On y ressent un accord profond avec l’essence de ce que devrait être un cimetière. 




Je ne pouvais aller à Chibougamau sans prendre le thé dans un endroit bizarre à souhait. Mon guide m’a expliqué l’importance des mines dans la fondation et le développement de la ville. Il m’a donc amené dans un haut-lieu historique de l’endroit : le Centre d’intérêt minier, attraction touristique maintenant fermée.

Le choix du thé : un thé du Labrador, de la coopérative d’Origina, de Girarville. Un choix judicieux.
Thé du Labrador

À mon grand étonnement, l’infusion s'est avérée d’une grande richesse gustative. On s’attend à un goût plus rustique, plus amer, surtout lorsque l'on déguste ce thé dans une mine désaffecté. Et pourtant il n’en est rien. Je conseille d'ailleurs vivement l’expérience.  

Entrée de la mine Bruneau
Prendre le thé, c’est formidable. Ça enlève littéralement les distances entre les gens. On peut nouer des amitiés le temps d’une tasse. J’en ai donc profité pour questionner mes « natives » afin d’essayer de comprendre pourquoi, mais pourquoi?


Je vous adapte une partie de la conversation.

-Comment c’est de grandir à Chibougamau?
-C'est assez extraordinaire. C’est certainement le plus bel endroit au monde. Pourquoi j'irais ailleurs?
-Mais qu’est ce qu’on y retrouve de plus?
-La fierté. Le sens qu’on existe, qu'on fait une différence. La communauté.

Gorgée de thé. Silence et profonde réflexion. Seconde infusion.

-Et puis, pour trouver un compagnon, comment fait-on?
-C'est pas toujours facile. Il faut trouver quelqu’un qui y croit, qui désire s'investir ici. Autrement, les relations à distance, je n’y crois pas trop.
-Qu’est ce qu’il y a différent dans la façon de voir les choses?
- Ici, la notion de distance n'existe pas. Il est banal de faire 100 km pour aller à un endroit. On est vraiment moins pressé.  

Chibougamau, j'y suis allé et j'y suis revenu. Comme tant d'autres, je n'ai été qu'un visiteur de transit. Je considère l'énigme toujours entière. Pour le moins, ça me donne une raison d'y retourner. 

Vous pouvez voir la suite des photos ici

1 commentaire:

  1. Excellent billet!

    Le thé du Labrador est effectivement bien bon, et j'ose croire que le déguster dans un tel endroit dois ajouter un cachet fort intéressant.

    Regardant les autres photos, ça m'a fait penser que j'ai parlé de la Boucherie du Chasseur à certaines personnes de la Table Agro-Alimentaire pour éventuellement les inviter à une activité qui veut promouvoir le régime nordique... Enfin, à suivre!

    RépondreSupprimer