Prendre le thé, c’est avant tout une occasion de s'arrêter. Un moment dans lequel la rencontre, le plaisir et le partage priment avant tout. L’esprit du lieu ajoute à chaque fois une saveur toute particulière à l'aventure. Ces carnets veulent inciter au plaisir de la découverte et de l’amitié.

samedi 27 novembre 2010

La première neige, avec Jésus.

Il y a plusieurs premières neiges. La première que l'on voit tomber dans les Mont-Valins, la première neige fondante qui tombe délicatement en s'effaçant aussitôt et la première bordée, inattendue qui nous surprend au réveil. Elles sont toutes différentes, mais aucune n'a l'effet de la première bordée.

En se réveillant on ne sait pas ce qui se passe, mais une excitation nous habite déjà. Puis, en ouvrant les rideaux on se retrouve dans un nouveau pays, comme par magie. L'éclat de ce tapis blanc a même quelque chose de divin. Bref instant de méditation à propos de cette beauté.

Puis, c'est l'excitation qui reprend sa place, nous poussant à vouloir profiter le plus rapidement possible de cette première vraie neige. C'est à ce moment que le téléphone sonne. Nous prendrons le thé dans un endroit repéré précedemment.
À quelques mètres de la Pulperie, le lieu, qui surplombe l'arondissement Chicoutimi, est d'une blancheur immaculée. Vierge. Personne ne l'a encore visité, pas depuis la neige. Mais d'autres l'on marqué avant nous, comme vous pouvez voir sur la photo. C'est sur la roche marquée Jésus que nous avons, dans la plus grande précarité pris le thé.

Sept hommes, une femmes sur une seule roche, glissante de surcroît! On parie sur le nombre de personnes que peut supporter le monolithe, six courageux/ses y grimpent. Deux restent debout, le meilleur moyen de ne pas se geler le popotin. La vue est superbe, et le thé, comme à son habitude, sait nous réchauffer.
Un Chaï masala, blanc et latté comme la neige. Épicé, comme cette idée de se retrouver en hauteur.




mardi 9 novembre 2010

Escapade nordique à Chibougamau

L’amitié n’a pas de prix, même les cinq heures de route que j'ai passé dans la tempête pour me rendre à Chibougamau. Un trajet aussi long a ses avantages. 

On a amplement le temps de se convaincre :
  • Que le Québec, c’est vraiment grand, mais vraiment grand;
  • Que Chibougamau, c’est vraiment au milieu de nulle part;
  • Mais pourquoi vouloir vivre dans le c** du monde?

Me voilà donc arrivé au bout du monde avec ces questions existentielles qui me tracassent. Pour les résoudre, mon guide a débuté par me faire une visite de ville. Pour ceux qui n'ont jamais eu la chance d'aller aussi au Nord, voici quelques faits marquants de ce tour guidé :

D'abord, l’architecture des quartiers de maisons mobiles.
Parc de maisons mobiles
Ensuite, la parade annuelle des panaches de Chibougamau (ça fait vraiment très red-neck).
La parade des panaches de Chibougamau
Enfin, le cimetière protestant cri. Il s'agit certainement du cimetière le plus authentique que j’ai visité dans ma vie. On y ressent un accord profond avec l’essence de ce que devrait être un cimetière. 




Je ne pouvais aller à Chibougamau sans prendre le thé dans un endroit bizarre à souhait. Mon guide m’a expliqué l’importance des mines dans la fondation et le développement de la ville. Il m’a donc amené dans un haut-lieu historique de l’endroit : le Centre d’intérêt minier, attraction touristique maintenant fermée.

Le choix du thé : un thé du Labrador, de la coopérative d’Origina, de Girarville. Un choix judicieux.
Thé du Labrador

À mon grand étonnement, l’infusion s'est avérée d’une grande richesse gustative. On s’attend à un goût plus rustique, plus amer, surtout lorsque l'on déguste ce thé dans une mine désaffecté. Et pourtant il n’en est rien. Je conseille d'ailleurs vivement l’expérience.  

Entrée de la mine Bruneau
Prendre le thé, c’est formidable. Ça enlève littéralement les distances entre les gens. On peut nouer des amitiés le temps d’une tasse. J’en ai donc profité pour questionner mes « natives » afin d’essayer de comprendre pourquoi, mais pourquoi?


Je vous adapte une partie de la conversation.

-Comment c’est de grandir à Chibougamau?
-C'est assez extraordinaire. C’est certainement le plus bel endroit au monde. Pourquoi j'irais ailleurs?
-Mais qu’est ce qu’on y retrouve de plus?
-La fierté. Le sens qu’on existe, qu'on fait une différence. La communauté.

Gorgée de thé. Silence et profonde réflexion. Seconde infusion.

-Et puis, pour trouver un compagnon, comment fait-on?
-C'est pas toujours facile. Il faut trouver quelqu’un qui y croit, qui désire s'investir ici. Autrement, les relations à distance, je n’y crois pas trop.
-Qu’est ce qu’il y a différent dans la façon de voir les choses?
- Ici, la notion de distance n'existe pas. Il est banal de faire 100 km pour aller à un endroit. On est vraiment moins pressé.  

Chibougamau, j'y suis allé et j'y suis revenu. Comme tant d'autres, je n'ai été qu'un visiteur de transit. Je considère l'énigme toujours entière. Pour le moins, ça me donne une raison d'y retourner. 

Vous pouvez voir la suite des photos ici

lundi 1 novembre 2010

Gare au gorille!


Le soir du 29 octobre, nous nous sommes rassemblés avec l'idée de prendre le thé. Une troupe réduite, mais non moins motivée a pris d’assaut une destination un peu moins bucolique que la précédente, le skate parc du bassin.

Le lieu, sous la première neige, était déjà prometteur côté photo. Voilà qu'en plus, le techno de la gang se joignait à nous pour la dégustation, emportant avec lui quelques lampes d'éclairage colorées. Rampes graffitées sur fond de béton nous ont accueillies comme si y prendre le thé était chose commune. La scène dominée par l'église Sacré-Cœur avait quelque chose d’antithétique.

Comme si ce n'était pas assez original, le maître d'œuvre du projet se costuma en gorille. Oui, vous avez bien lu, en gorille! Le costume un peu trash, collait bien au décor. Seul inconvénient, le gorille en question ne pouvait boire avec son masque puisque qu’il n’y avait pas d’orifice tenant lieu de bouche.


Pour la dégustation de thé, nous avons choisi un thé un peu déguisé, histoire de rester dans le thème de l'Halloween. 'Amour menthe' de chez David's thea, une infusion qui a eu pour effet de réchauffer notre quatuor en cette frisquette soirée. Une heure trente de poses et de dégustation nous a presque mené au 30 octobre. Les pieds gelés, mais le cœur bien chaud, nous avons ramassé le tout, discutant des possibilités pour le prochain get together.

À suivre...
Rédigé par : Catherine